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Alexander De Croo demande que l’on accorde plus d’attention à l’égalité hommes-femmes et aux droits des femmes dans la Coopération belge au développement

La Coopération belge au développement va accorder une attention accrue à l’égalité hommes-femmes et aux droits des femmes. C’est ce qui figure dans la note stratégique « Le genre dans la Coopération belge au développement » que le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo a approuvé aujourd’hui à la veille de la Journée mondiale de la femme. Outre le rôle crucial de l’enseignement, les droits sexuels et reproductifs, la lutte contre les violences sexuelles et le renforcement économique des femmes occuperont aussi une place importante.

Dans de trop nombreux pays, les droits des femmes et des filles sont menacés, y compris dans des pays partenaires de la Coopération belge au développement. Devenir mère est la première cause de mortalité des jeunes femmes en de nombreux endroits ; une femme sur trois a déjà été victime de violences sexuelles ; et chaque année, 3 millions de filles perdent leur féminité à la suite de mutilations génitales”, a déclaré Alexander De Croo, ministre de la Coopération au développement.

Les femmes : un moteur économique 
Nos efforts en matière de développement ne seront récompensés que si nous intensifions la lutte pour l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. Les femmes contribuent de façon considérable au développement. Souvent, elles sont le principal moteur économique de leur famille et de leur communauté, une tâche qu’elles  combinent avec leur rôle de mère. À l’avenir, ce combat devra davantage encore se traduire sur le terrain dans nos pays partenaires.”

La note stratégique intitulée ‘Le genre dans la Coopération belge au développement’ identifie quatre priorités.

1)    Enseignement et processus de décision

Les femmes doivent pouvoir revendiquer une place active dans la vie économique, sociale et politique. L’enseignement est un facteur clé à cet égard. Les femmes représentent deux tiers de la population analphabète mondiale. La participation politique des femmes connait un succès mitigé à travers le monde où moins de deux femmes sur dix sont ministres. Ces dix dernières années, il y a eu très peu de progrès en la matière.

2)    Santé et droits reproductifs et sexuels (SRGR) 

Une attention accrue pour la santé sexuelle et reproductive se répercutera positivement sur plusieurs aspects de la santé : de la prévention et du traitement des grossesses indésirées à la lutte contre les infections sexuellement transmissibles et à la prévention de la transmission du virus HIV de la mère à l’enfant. La Coopération belge au développement dispose dans ce domaine d’une expertise reconnue. 

Les droits sexuels et reproductifs ne doivent pas uniquement être reconnus et exercés au profit des femmes, mais aussi des hommes et des minorités comme les LGBTI.

3)    Sécurité alimentaire, accès aux ressources naturelles et autonomisation économique 

La majorité de la population mondiale pauvre vit en zone rurale. Trois quarts de la population rurale vit de l’agriculture. Si la plupart des personnes qui travaillent la terre sont des femmes, elles n’ont souvent que des droits secondaires, en ce qui concerne l’accès à la propriété foncière.

L’autonomisation individuelle et collective (aussi appelé empowerment) des femmes vivant en milieu rural est donc une priorité pour la Coopération belge au développement, tout comme l’autonomisation économique des femmes. 

4)    Protection des droits et lutte contre les violences sexuelles

Une femme sur trois déclare déjà avoir été victime de violences sexuelles. Les femmes qui vivent dans les zones urbaines encourent deux fois plus de risques que les hommes d’être victimes de violence, surtout dans les pays en développement. Dans plus de 75 pays à travers le monde, les actes sexuels volontaires entre adultes du même sexe sont criminalisés. Dans bon nombre de pays, y compris les pays partenaires de la Coopération belge au développement, les holebis et les transgenres sont soit tolérés, discriminés, poursuivis voire tués. 

Un arsenal juridique national et international ne suffit pas pour mettre fin aux violences sexuelles et au non-respect des droits fondamentaux. Le nœud du problème est de faire appliquer ces règles sur le terrain à tous les niveaux de la société. Au travers d’actions ciblées, la Coopération belge au développement entend aussi faire la différence dans ce domaine. 

De la stratégie à l’action
La note stratégique ‘Le genre dans la Coopération belge au développement’ trouve son origine dans les groupes de discussion créés auprès de la Direction générale Coopération au développement (DGD), après avis du Conseil consultatif Genre et Développement et sur la base de l’input des différents postes où la Coopération belge au développement est active.

Pour assurer sa traduction concrète sur le terrain, la note stratégique s’accompagne aussi d’un plan d’action. Le but est de systématiquement intégrer les objectifs d’égalité hommes-femmes dans l’évaluation, l’analyse et la réalisation des actions de la Coopération belge au développement. 

Pour lire la note stratégique ‘Le genre dans la Coopération belge au développement’ et le plan d'action (PDF), cliquez ici.