De Croo et Ploumen : effort supplémentaire de l’UE pour les réfugiés de Syrie

Le ministre belge De Croo et le ministre néerlandais Ploumen lancent un appel à la Commission européenne pour qu’elle débloque à court terme une aide d’urgence supplémentaire pour les réfugiés de la région Syrie-Irak. « L’Europe doit en faire plus. Des moyens sont disponibles. Bruxelles doit maintenant agir contre les situations effroyables dans lesquelles se trouvent les réfugiés », ont indiqué les ministres De Croo (vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement) et Ploumen (ministre néerlandais du Commerce extérieur et de la Coopération au développement).
Les deux ministres insistent en outre pour que les ministres de la Coopération au développement de l’UE mènent au plus vite une concertation d’urgence. « Cette crise exceptionnelle appelle une réponse exceptionnelle, certainement de l’Europe. Sinon, une région proche de nos frontières européennes risque de voir une génération perdue. Nous ne pouvons fermer les yeux. L’UE peut et doit jouer un rôle majeur face à cette situation. »
La guerre en Syrie est le plus grave conflit de ce siècle. Plus de 250.000 personnes ont perdu la vie et plus d’1 million ont été blessées. Le nombre de réfugiés syriens atteint lui aussi un sombre record : plus de quatre millions de Syriens ont quitté leur pays vers l’un des pays voisins et la Syrie compte 7,6 millions de personnes déplacées. À ce jour, 5,6 millions d’enfants syriens ont besoin d’aide humanitaire.
La plupart de ces réfugiés (plus de 90 pour cent) choisissent de rester dans la région. Certains d’entre eux ont déjà passé quatre hivers dans un camp de réfugiés. Les Nations Unies sont actuellement confrontées à un déficit de financement considérable pour l’aide humanitaire à la Syrie et à ses pays voisins. Seul un quart des fonds nécessaires est disponible. À cause de ces problèmes financiers, la nourriture et les médicaments manquent. « Seuls un accroissement et une amélioration de l’aide d’urgence et de l’accueil sur place permettront d’empêcher que les populations n’entreprennent un voyage au péril de leur vie, qui a déjà causé de nombreux décès », ont déclaré les ministres Ploumen et De Croo.
Les Pays-Bas ont donc annoncé la semaine dernière un vaste éventail d’aide pour la région de la Syrie et de l’Irak d’un montant total de 48,5 millions d’euros. La Belgique vient elle aussi de renforcer aujourd’hui ses efforts humanitaires dans la région à concurrence de 30 millions d’euros. Les deux ministres affirment que « cette aide humanitaire est plus que nécessaire. Elle permet de soutenir, tant à court qu’à long terme, les personnes qui ont dû tout abandonner et qui ont souvent perdu des membres de leur famille ».
La Commission européenne dispose d’un budget de développement de 10 milliards d’euros par an et d’1,2 milliard d’euros d’aide humanitaire. « L’Europe doit être plus rapide et plus flexible, a fortiori en ce qui concerne les budgets de développement et la couverture des besoins plus larges. À l’heure actuelle, les règles bureaucratiques entravent un déblocage rapide des fonds et font obstacle à une réaction rapide et intégrée. Faisons primer ces besoins sur les formalités », ont indiqué De Croo et Ploumen.