Les ministres européens veulent plus de numérisation dans la politique de développement
Les ministres européens du Développement international ont convenu aujourd’hui d’accorder un rôle important aux technologies numériques dans le cadre de la politique européenne de développement. La Belgique est l’un des moteurs du ‘Digital for Development’ à l’échelle européenne. Les États membres ont aussi évoqué pour la première fois aujourd’hui le consensus européen pour le Développement.
Dans les conclusions du Conseil sur l'intégration des solutions et technologies numériques dans la politique de développement de l'UE, les États membres européens mettent en exergue le rôle important que doit jouer la numérisation dans le renforcement de la démocratie et de la bonne gouvernance. Le Conseil s’attache aussi aux bénéfices du numérique pour le développement socio-économique des pays partenaires de la politique européenne de développement. Les ministres européens se réfèrent notamment au rôle positif que peuvent avoir ces technologies pour l’enregistrement des naissances et le déploiement efficace de l’aide humanitaire. Ils soulignent également que la liberté d’expression est un principe essentiel qui s’appliquer aussi en ligne.
La Belgique, moteur du numérique
Ces dernières années, la Belgique a figuré parmi les pays plaidant pour que le numérique joue un rôle accru dans la politique de développement. L’an dernier, le ministre De Croo a lancé une initiative pour convaincre ses collègues européens d’investir davantage dans la numérisation comme moteur de développement.
Le ministre avait déjà exposé dans une note conceptuelle européenne intitulée Digitalisation as driver of change for development cooperation, les opportunités qu’offre la numérisation pour venir appuyer la politique de développement. Les réactions positives à cette note avaient alors abouti à la rédaction d’une lettre commune du ministre De Croo et de 14 de ses collègues. Outre la Belgique instigatrice de l’initiative, l’appel avait aussi été signé par la France, l’Estonie, les Pays-Bas, la Hongrie, la Finlande, Malte, l’Espagne, la Pologne, la Lettonie, l’Allemagne, la Suède, la Slovénie, l’Autriche et la Grèce.
Impulsion économique
Le ministre De Croo se réjouit que tous ces efforts débouchent à présent sur des conclusions du Conseil accentuant le rôle de la numérisation dans la politique européenne de développement.
“La révolution numérique est source de nombreux progrès à travers le monde. Les paiements mobiles font reculer la corruption, l’e-learning permet aux élèves et aux professeurs de franchir des milliers de kilomètres et l’accès en ligne aux informations météorologiques permet aux agriculteurs d’optimiser leurs récoltes. Donner aux pays en développement un même accès à internet, c’est booster leur économie et cela peut générer jusqu’à 140 millions d’emplois nouveaux”, a-t-il déclaré.
La Belgique va à présent concrétiser davantage ce rôle de premier plan que la numérisation est appelée à jouer dans la politique de développement, tant au niveau national qu’européen. Mercredi, le Musée royal de l’Afrique centrale organisera son premier salon des innovations et le ministre De Croo est invité à remettre pour la première fois le Prix Digitalisation pour le Développement (D4D) récompensant des initiatives de développement prometteuses. Jeudi, la Belgique organise avec la présidence slovaque de l’UE un événement consacré au thème de la numérisation au service du développement (High-Level Event on Digitalisation for Development). Au Palais d’Egmont, le vice-Premier ministre slovaque Pellegrini, le Commissaire européen en charge du Marché unique numérique Andrus Ansip et le directeur général de l’Organisation internationale pour les Migrations William L. Swing débattront avec d’autres orateurs de cette thématique. Cliquez ici pour plus d’info.
Consensus européen pour le Développement
Les ministres européens du Développement international ont également évoqué aujourd’hui pour la première fois les textes en projet du Consensus européen pour le Développement. Il reprendra les grandes orientations générales de la politique européenne de développement pour les années à venir. Notre pays a insisté pour que l’Europe soit attentive à l’approche fondée sur les droits et à l’importance de la croissance économique durable et inclusive, qui sont les deux piliers de la politique belge de développement. Le ministre De Croo se réjouit que ces deux thèmes occupent une place centrale dans le Consensus européen pour le Développement.
Lors de la discussion sur le Consensus européen pour le Développement, le ministre De Croo a abordé la question des exemptions fiscales dont bénéficient les pays bailleurs dans les pays partenaires. La Belgique estime que ces exonérations fiscales ne sont pas logiques. Les bailleurs et les organisations de développement sont exonérés, dans le cadre de leurs initiatives de développement, de la TVA et des droits d’importation sur les services et produits. Le ministre De Croo a appelé ses collègues européens à modifier cela.
Avec la Stratégie mondiale pour promouvoir les intérêts de nos citoyens présentée récemment, la boucle est à présent bouclée et la politique européenne vient se greffer sur les Objectifs de Développement durable. La Belgique se félicite aussi que le consensus européen s’ancre de façon plus large dans la politique étrangère de l’Union européenne. Le Digital for Development a également été intégré dans le consensus européen.
L'approbation du Consensus européen est prévue pour mai 2017.
Cliquez ici pour la déclaration du Ministre De Croo suite aux discussions.