Communiqué de presse

Le gouvernement fait un pas important vers le nuage (cloud) public unique pour tous les services publics fédéraux

Le gouvernement fait un pas important vers le nuage (cloud) public unique pour tous les services publics fédéraux

Le Conseil des ministres a approuvé aujourd’hui, sur proposition du vice-Premier ministre et ministre de l’Agenda numérique et des Télécoms Alexander De Croo, les grandes lignes d’un grand cloud gouvernemental, ou G-Cloud. Ce projet regroupera les services ICT de plusieurs services publics fédéraux. Le but est de créer des effets d’échelle, de gagner en efficacité et d’économiser des coûts.

Le projet trouve son origine dans le projet de cloud dans le domaine de la Sécurité sociale visant à partager l’infrastructure ICT. Ce projet d’informatique en nuage a décroché la semaine dernière le prix eGov-Award d’Agoria. Une intense collaboration entre la plateforme e-health, la Caisse auxiliaire d'Assurance Maladie-Invalidité et le Service fédéral des Pensions a déjà permis une diminution du coût des serveurs virtuels de 12% et des coûts de stockage de 40% en 2016.

Coopération poussée

Plusieurs services publics fédéraux intègrent le G-Cloud : le SPF Sécurité sociale, Fedict, le SPF Économie, le SPF Finances et le SPF Affaires étrangères. À l’avenir, la coopération sera certainement étendue, entre autres au SPF Justice, à l’Institut géographique national et à la Régie des Bâtiments. À terme, le basculement sera obligatoire en vertu du principe comply or explain (« appliquer ou expliquer » voir plus loin).

De nos jours, chaque service public conçoit, assure la maintenance et fait fonctionner ses propres système ICT. Les services ICT qui peuvent être partagés seront acquis, gérés et entretenus en commun. De manière concrète, la coopération portera sur l’infrastructure ICT de base, comme les datacenters, les serveurs, les réseaux, les logiciels de base, les plateformes de développement, les composantes et applications de base.

Moins d’éparpillement et moins de coûts

Le cloud public unique sera basé sur le modèle as a service, selon lequel chaque service public n’assure plus l’acquisition, la gestion et la maintenance de ses propres data centers, de son propre matériel et de ses propres logiciels de base, mais le fait désormais avec d’autres services publics. De ce fait, les coûts baissent puisqu’il y a beaucoup moins d’éparpillement. Le fait de pouvoir utiliser la capacité disponible à tout moment de façon optimale et non plus en fonction de sa propre capacité maximale permet aussi de réduire les coûts.

On peut faire la comparaison avec l’approvisionnement en énergie : tous les consommateurs n’ont pas leur propre centrale qui produit suffisamment d’énergie lorsque la capacité requise est la plus haute et qui reste inutilisée le reste du temps. Il existe un système coordonné de production et de distribution d’énergie et chacun consomme et paie l’énergie dont il a besoin. Dans un modèle informatique as a service, on applique le même principe à la capacité ICT. Tout comme un consommateur d’énergie ignore de quelle centrale de production provient l’énergie, un utilisateur de capacité ICT ne sait pas nécessairement non plus dans un modèle as a service quels ordinateurs il utilise, avec quelles licences logicielles et dans quels data centers.

Basculement obligatoire à terme

Le Conseil des ministres a aussi marqué son accord avec le principe du comply or explain (« appliquer ou explique ») pour le déploiement du G-Cloud. Pour exploiter pleinement le potentiel disponible, le G-Cloud doit devenir une approche commune standard pour les services publics. C’est pourquoi le basculement dans le G-Cloud devient obligatoire à un moment donné. Ce moment sera déterminé en fonction des engagements en cours et des efforts de migration nécessaires. Les services publics qui refusent de rejoindre le G-cloud devront pouvoir présenter un business case convaincant.

Le Conseil des ministres a également approuvé le principe re-use vs buy vs build (réutilisation – achat – construction). Dans la recherche d’une solution, on s’efforcera toujours de réutiliser des solutions créées par des organismes publics. Dans la majorité des cas, cela sera la solution la moins chère. Si cela ne fonctionne pas, on recherchera sur le marché des solutions existantes qui peuvent être achetées (buy). C’est seulement en dernier recours que l’on pensera à concevoir une solution propre (build). Ce principe de base est dicté par la recherche de synergies, du meilleur coût total d’acquisition (total cost of ownership - TCO) et du risque le plus bas, ou autrement dit, des meilleures perspectives de réussite.

Nouveau Digital Transformation Office

Le nouvel organe dont la création a été approuvée aujourd’hui par le Conseil des ministres - le « Digital Transformation Office » - jouera un rôle central dans l’appui au déploiement du G-Cloud. Le Digital Transformation Office sera responsable de la transformation numérique des pouvoirs publics fédéraux. Il sera un centre d’excellence et d’innovation dans le domaine des nouvelles technologies numériques et de l’utilisation des données. Il devra notamment faire rapport tous les trois mois au gouvernement sur l’avancement du projet.