'L'aide publique au développement doit servir aux pays les plus pauvres'
"L'aide publique au développement doit être réservée aux pays les plus pauvres", a soutenu le ministre en charge de la Coopération au développement Alexander De Croo, samedi, devant la 91e Commission sur le développement, organisée dans le cadre des réunions de Printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale aux Etats-Unis.
Le vice-Premier ministre belge a énuméré une série d'évolutions relatives à l'aide au développement. Selon lui, les flux privés vers ces pays ont quintuplé depuis 2000, de sorte qu'à l'heure actuelle, les investissements privés dépassent l'aide publique accordée aux pays en développement en Asie, en Amérique du sud et en Afrique.
"Dans un monde en perpétuel changement, le financement du développement doit aussi évoluer", estime-t-il. "L'aide publique doit rester importante, mais elle doit servir aux pays les plus pauvres".
Selon le ministre, "un financement intelligent du développement est nécessaire pour favoriser l'émergence du capital privé et des moyens financiers propres. Le budget dégagé pour l'aide au développement doit être investi de manière efficace", ajoute-t-il, précisant que la Banque mondiale est sur la bonne voie.
"Nous devons veiller à ce que la quantité aille de paire avec la qualité, que l'offre et la demande s'équilibrent et que les moyens soient utilisés de manière efficace afin d'atteindre les plus défavorisés". Pour le ministre, il faut notamment investir dans la réduction de la fracture numérique entre les pays.
Selon lui, la Banque mondiale est bien placée pour soutenir l'accès universel à Internet. "Les nouvelles technologies participent au développement des sociétés", poursuit-il. "En Afrique subsaharienne, plus de 55% de la population n'a pas de document d'identité. Or avec des cartes d'identité électroniques, les gens pourraient accéder plus facilement aux soins de santé et à l'éducation".
Selon lui, les femmes tendent à investir davantage dans les soins de santé et le bien-être de leur famille que les hommes. Dès lors, "si les femmes ont accès aux services de paiement en ligne, elles peuvent investir plus facilement dans l'avenir de leurs enfants".
Alexander De Croo, qui était à New York plus tôt dans la semaine pour une réunion de l'ONU, avait déjà insisté sur l'importance de la numérisation pour le financement du développement. Il prenait part aux premières négociations concernant le projet de document final de la Conférence sur le financement du développement, qui se tiendra en juillet à Addis Abeba (Ethiopie).
Cet accord doit se centrer sur les nouveaux objectifs de développement durables, qui seront adoptés en septembre durant un sommet de l'ONU et qui seront plus larges que les objectifs du millénaire.