Communiqué de presse

La Belgique réoriente l’aide Ebola en faveur du renforcement structurel des systèmes de santé

Koningin Mathilde en Alexander De Croo bezoeken het ebola-trainingscentrum van AZG in Brussel. Koningin Mathilde en Alexander De Croo bezoeken het ebola-trainingscentrum van AZG in Brussel.

Le laboratoire mobile B-Life qui était actif depuis trois mois en Guinée (Afrique de l’Ouest) reviendra en Belgique à la fin de la semaine prochaine. Notre pays continuera toutefois à contribuer au renforcement structurel des systèmes de soins de santé dans les pays les plus touchés. C’est ce qu’a déclaré le vice- Premier ministre et ministre de la coopération au développement Alexander De Croo en marge d’une visite à Médecins sans Frontières (AZG) qu’il a effectuée aujourd’hui avec la Reine Mathilde, dans le centre d’entrainement Ebola à Bruxelles.

Le retour du laboratoire mobile B-Life-labo intervient au terme d’une concertation avec la Cellule de Coordination nationale Ebola en Guinée (CNLEB) et l’Alliance for International Medical Action (ALIMA), l’ONG française qui assure la gestion du laboratoire mobile depuis le mois dernier à Nzérékoré (Guinée). Notre pays continue cependant aussi à financer la lutte contre Ebola en soutenant des organisations internationales actives sur le terrain.

Pas de nouveaux cas
Au cours des 21 derniers jours, aucun nouveau cas d’Ebola n’a été détecté dans la région. De même, les groupes de recherche qui prélèvent les échantillons de cas suspects dans les villages n’ont plus enregistré d’échantillons positifs. Cela indique que la chaîne de transmission de la maladie est rompue. Le dernier patient du Centre de Technologie moléculaire appliquée (CTMA) de l’UCL qui était actif sur le terrain est rentré chez lui il y a quelques jours.

Le laboratoire B-Life s’était installé en Guinée en décembre dernier. L’équipe B-Fast a assuré les deux premières rotations d’un mois chacune. La troisième rotation a été financée par la Coopération belge au développement et coordonnée par l’ALIMA française. Les laborantins de la CTMA ont bénéficié ces trois derniers mois de l’appui de personnes de la Protection civile et de la Défense. Ils rentreront en Belgique aux alentours du 20 mars.

Reconstruction des systèmes de soins de santé nationaux
“Il est temps à présent de réorienter l’aide que nous accordons aux pays touchés par Ebola. Nous devons passer de l’aide humanitaire d’urgence à un renforcement structurel des systèmes de santé. C’est la seule façon d’empêcher un nouveau drame humanitaire dans quelques années. La reconstruction des systèmes sanitaires nationaux sera un travail de longue haleine mais la Belgique compte prendre ses responsabilités en la matière. Nous examinons actuellement avec lequel de ces trois pays les plus touchés nous pouvons mettre en place une coopération structurelle en tant que pays partenaire de la Coopération belge au développement”, a expliqué Alexander De Croo.

La Coopération belge au développement a jusqu’ici contribué au total à concurrence de près de 40 millions d’euros aux efforts internationaux dans la lutte contre le virus Ebola.

 

Note de contexte : Contribution de la Coopération belge au développement à la lutte contre Ebola

La Coopération belge au développement prend part aux efforts internationaux en apportant une contribution totale de 39,35 millions d’euro d’aide humanitaire urgente.

Ce montant se compose d’une contribution de 28,1 millions d’euro aux fonds flexibles de plusieurs organisations humanitaires internationales, capables d’apporter une contribution pertinente à la lutte contre Ebola :

§  le Fonds central d'intervention d'urgence (Central Emergency Response Fund) d’OCHA;

§  le Fonds spécial pour les activités d'urgence et de réhabilitation (Special Fund for Emergency and Rehabilitation Activities) de la FAO;

§  le compte d'intervention immédiate (Immediate Response Account – IRA) du Programme alimentaire mondial;

§  le Fonds d'urgence pour les secours lors de catastrophes (Disaster Relief Emergency Fund) de la Fédération internationale de la Croix-Rouge.

Une tranche de 2,5 millions d’euros de financement en faveur du budget général de deux organisations humanitaires internationales, avec pour condition la mobilisation du montant dans le cadre de la lutte contre l’épidémie :

§  une contribution d’1,25 million d’euros au budget général d’Unicef, destinée à l’appui logistique (location d’avions cargos, transport de vêtement de protection) ;

§  le Programme alimentaire mondial (PAM - WFP) a reçu une contribution d’1,25 million d’euros pour son budget général d’appui logistique. Ces fonds seront engagés pour renforcer le transport aérien du PAM.

Vu la gravité de cette crise sanitaire internationale, la Coopération belge au développement a aussi subventionné cinq interventions supplémentaires pour un montant total de 8,75 millions d’euros :

§  le Projet Emergency Response to an haemorrhagic fever outbreak en Guinée, en Sierra Leone et au Libéria de Médecins sans Frontières pour un montant de 3 millions d’euros. L’objectif est d’endiguer l’évolution du virus Ebola dans les régions concernées de Guinée, de Sierra Leone et du Libéria ;

§  une contribution de 2 millions d’euros pour un projet de la Fédération internationale de la Croix-Rouge au Libéria. Le projet contribue à la limitation des risques pour la santé des populations touchées au Libéria et au renforcement des mécanismes de coordination locaux ;

§  le projet WASH (Water Sanitation and Hygiene) des centres Unicef au Liberia bénéficie d’un soutien de 2 millions d’euros. Il concerne le placement d’installations de fourniture d’eau dans les centres de traitement et l’organisation d’activités d’information et de formation ;

§  une contribution d’1,5 million d’euros pour soutenir 3 Community Care Centers Ebola et plus de 400 Community Watch Committees (associations de surveillance de quartier) dans la région de Nzérékoré via l’UNICEF, ainsi que la livraison de plusieurs ambulances. Les centres et comités misent sur l’information de la population quant aux risques, sur la prévention sanitaire (conseils d’hygiène), sur une identification rapide des nouveaux cas et sur le traçage des contacts. Cette intervention est complémentaire aux efforts de B-Fast et de B-Life sur le terrain.