Communiqué de presse

Il faut accorder plus d’attention à la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits

« Dans les conflits et les situations d'urgence, il convient de s'attacher davantage à la problématique du genre et à la lutte contre les violences sexuelles ». C'est ce qu'a indiqué le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au Développement Alexander De Croo à l'occasion de la deuxième Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit. La lutte contre ce fléau est une priorité de la Coopération belge au développement.

"Viol, esclavage sexuel et mutilations génitales sont des armes de guerre effroyables. Elles ôtent leur dignité aux victimes, les marquent à vie et provoquent le déchirement les communautés. L'utilisation de la violence sexuelle dans les conflits n'est pas seulement une violation manifeste des droits de l'homme, c'est aussi un obstacle majeur à la réconciliation. De plus en plus, on constate que les groupements extrémistes, tels que Daesh et Boko Haram, utilisent cette arme pour attirer des combattants et les garder dans leurs rangs et pour générer des sources de revenus", a expliqué Alexander De Croo.

Témoignages​ bouleversants

« Il y a deux ans, j'ai discuté avec des femmes qui avait subi des viols d’une grande brutalité dans l’Est du Congo. Leurs récits étaient atroces. Les entretiens que j’ai eus avec le docteur Denis Mukwege qui soigne les victimes de violences sexuelles à l'hôpital Panzi à Bukavu m'ont également marqué et ont conforté ma conviction qu’il est essentiel d’accorder une place importante à la lutte contre les violences sexuelles dans la politique de notre pays en matière de développement international », a indiqué Alexander De Croo.

Cette problématique est l’une des priorités énoncées dans la note stratégique et le plan d’action sur le genre dans la Coopération belge au développement. Dans le cadre de l'initiative She decides, la Belgique soutient l’International Planned Parenthood Federation (IPPF), notamment active en Syrie pour accueillir et soigner les victimes de violences sexuelles. La Belgique apporte aussi son financement au travail du Comité international de la Croix-Rouge en République démocratique du Congo, en République centrafricaine et au Mali. Il soutient aussi le « Monitoring and Reporting Mechanism on grave violations against children » de l'UNICEF. Il s'agit d'un mécanisme de communication des violations commises contre les droits des enfants, y compris les violences sexuelles, dans les conflits armés.

Violences sexuelles au Soudan du Sud

Lors de sa visite de travail au Soudan du Sud cette semaine, Alexander De Croo s'attachera aussi à cette problématique. Depuis décembre 2013, ce pays est en proie à une guerre civile dévastatrice. Contrairement à la Syrie, ce conflit attire beaucoup moins l'attention internationale. Le nombre exact de personnes décédées n’est pas connu mais il se chiffre en tout cas en milliers et on sait que des femmes et des enfants sont victimes de violence sexuelle.

« Ce que est sûr, c’est qu'il y a des milliers de victimes. Et il ne s’agit pas uniquement d’actes commis par des soldats individuels mais de violences planifiées à grande échelle dont se rendent coupable aussi bien des soldats du régime que des rebelles. Ces derniers temps, de plus en plus de récits de sévices sexuels sur des garçons, les privant à vie d’avoir des enfants, sont rapportés. Je donnerai un signal clair au gouvernement sud-soudanais pour qu’il mette fin au plus vite à ces violences sexuelles et que les coupables soient traduits devant la justice”, a conclu Alexander De Croo.