Le ministre De Croo prend une initiative européenne afin de donner à la digitalisation un rôle central dans la politique de développement
Le Vice-premier ministre et ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo souhaite que l’Union européenne et les États membres de l’UE accordent plus d’intérêt à la digitalisation dans leurs politiques de développement. C’est ce qu’écrit le ministre dans une lettre à la haute représentante de l’UE Mogherini et au commissaire européen Mimica. Cette lettre est cosignée par 14 homologues et elle arrive la veille de la conférence des Nations Unies sur le financement du développement, qui se déroule cette semaine à Addis Abeba. Le sommet de l’ONU à Addis Abeba doit fixer le cadre financier pour l’agenda de développement post-2015.
L’appel lancé par le ministre De Croo et ses homologues européens est une résultante directe de la prise de position du ministre De Croo lors du dernier Conseil des ministres européens en charge de la coopération au développement. Le ministre y présenta sa note conceptuelle, ‘Digitalisation as driver of change for development cooperation’, dans laquelle il démontre les avantages qu’offre la digitalisation pour renforcer la politique de développement.
Dynamisation économique importante
Ainsi l’accès à la téléphonie mobile permet des progrès dans de vastes domaines : des paiements par mobiles diminuent la corruption et contribuent à l’inclusion financière, les données GSM permettent de suivre les flux de population lors des situations de crise, l’e-learning permet aux étudiants et aux professeurs de travailler à des milliers de kilomètres de distance tandis que l’accès aux informations météorologiques est crucial pour les agriculteurs afin de maximaliser leurs récoltes. Une récente étude révèle, par ailleurs, qu’un accès égal à l’internet dans les pays en voie de développement a un effet dynamisant sur l’économie et pourrait aboutir à la création de 140 millions d’emplois.
Les réactions positives à la note conceptuelle aboutissent à présent à une lettre, commune au ministre De Croo et à ses 14 homologues UE. À côté de celle de la Belgique, qui prit l’initiative, on trouve les signatures de la France, de l’Estonie, des Pays-Bas, de la Hongrie, de la Finlande, de Malte, de l’Espagne, de la Pologne, de la Lettonie, de l’Allemagne, de la Suède, de la Slovénie, de l’Autriche et de la Grèce. Tous ces pays plaident en faveur de la réalisation par la Commission européenne d’un ‘Staff Working Paper’ concernant la digitalisation et le développement. Ce document de travail devra jeter les bases pour affiner et guider la composante digitalisation de la politique de Coopération de l’UE et de ses États membres. Les ministres ont également demandé que durant la seconde partie de cette année, sous la Présidence luxembourgeoise, ce thème soit approfondi.
L’agenda de développement post-2015
L’appel arrive à la veille de la conférence de l’ONU sur le financement du développement à Addis Abeba, où le ministre De Croo dirige la délégation belge. Lors de la conférence, 193 pays membres de l’ONU définissent le cadre financier du développement pour les 15 années à venir. Notre pays insistera également à Addis Abeba sur l’importance de la digitalisation pour le développement. Fin septembre suivra, à New York, la conférence de l’ONU sur l’agenda de développement post-2015, qui fixe les priorités concrètes pour les objectifs de développement durable (Sustainable Development Goals).